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  • Photo du rédacteurDéborah Schouhmann

UN CHEMIN VERS L'ESPOIR ! MA PROPRE HISTOIRE EN PMA

Voici un petit résumé de ma propre histoire en PMA, une histoire qui m'a finalement permis de changer de voie professionnelle et de me réinventer la vie...


« J’ai 32 ans quand je décide de devenir mère. Fraîchement mariée, heureuse dans ma vie professionnelle, je me dis que c’est le bon moment pour avoir un enfant. Je me sens prête pour cette nouvelle aventure, et l’appartement que je viens d’acquérir est fait pour accueillir un enfant. Puisque tout est en place, il reste juste à tomber enceinte !

La décision est prise en accord avec mon mari d’arrêter la pilule, j’entre dans le monde des futures mamans. Mais la vie est parfois redoutable et ne laisse pas de temps pour savourer cette période qui va rapidement s’obscurcir par la découverte – à la suite de douleurs ovariennes –, que je suis atteinte du syndrome des ovaires polykystiques*.

A priori, disent les médecins, rien de bien grave, mais peut-être que les choses prendront plus de temps que prévu. Les mois passent et je décide de prendre un autre avis, pour être sûre de ne pas avoir de déconvenue.

Mais le couperet tombe, au vu des résultats les choses se compliquent, et un premier traitement est proposé. J’ai bien en tête toutes les possibilités d’aide à la procréation qui m’ont été exposées. Je me sens en toute confiance dans ce parcours, car les possibilités sont nombreuses.

Mais les premiers traitements ne donnent rien de probant, la fatigue devient plus présente et les premiers doutes apparaissent. Rapidement, mon gynécologue explique qu’en l’état elle ne peut plus nous aider et nous adresse à une de ses consœurs, spécialistes de PMA et donc d’infertilité. Le mot est lâché ! Il faut quitter le cocon du cabinet du gynécologue en ville pour pouvoir rejoindre le monde de la PMA.


MA VIE EN PMA


Cette experte en infertilité, plutôt humaine et communicante, nous explique que la meilleure option c’est la FIV (Fécondation in Vitro) ! Cette nouvelle est une douche froide, car cela implique que nombre d’autres possibilités ne sont donc plus possibles, et que nous devons entrer directement en FIV. L’étau se resserre.

Deux ans se sont déjà écoulés, les échecs sont déjà nombreux, la fatigue, le doute et la colère déjà bien ancrés, pourtant, je ne lâche rien et commence mon parcours en PMA comme un nouveau challenge qu’il faut remporter.

La première FIV est plutôt positive, de beaux ovocytes qui donnent lieu à de beaux embryons, un espoir chevillé au corps, tout semble possible. Mais le résultat négatif vient anéantir tout espoir. La chute est d’une violence sans nom, et il semble impossible de reprendre le chemin des traitements. La naïveté du premier essai n’est plus, la vérité est là, le parcours est douloureux physiquement et psychologiquement et le résultat n’est pas au rendez-vous.

Chaque examen me désarçonne un peu plus, me met à nu, les mauvaises nouvelles s’accumulent, et le monde extérieur devient lui-même hostile.

J’ai mon job, qui est un des piliers de ma réussite, et chaque jour j’enfile mon costume de “warrior” pour faire face aux autres et à leurs questions maladroites sur la maternité.

Quatre ans passent, l’espoir n’est plus là, la fatigue fait place à la souffrance, la lassitude et le désespoir. Nous vivons au rythme des traitements, dans l’attente de bébé, tout est en sommeil.


TOUT ARRETER C’EST LA DECISION QUI S’IMPOSE !


Je n’en peux plus et nous décidons de stopper les traitements. Arrêter les traitements c’est anéantir nos chances, mais peut-être retrouver une vie “normale”, c’est-à-dire sans médicaments, sans médecin et sans trop de souffrance. Cette pause est-elle définitive ou temporaire ? Peu importe, mais il faut souffler !

Je reviens à la vraie vie, prends le temps de vivre sans contraintes, sans attentes, et retrouve le goût de la vie. La gynécologue me dit que c’est une bonne option, car les traitements ne peuvent pallier tous les soucis physiologiques que nous avons, et que notre chance d’avoir un enfant est infinitésimale !

Cette phrase est terrible, mais c’est aussi une libération. Tous les efforts ne suffisent pas, et s’acharner ne sert peut-être à rien !

Une question se pose alors, que vais-je faire de ma vie imaginée avec des enfants qui ne viendront donc pas. Je n’ai plus de contraintes matérielles qui s’imposent pour accueillir des enfants, et je peux peut-être imaginer une autre vie. Je décide alors de remettre de la vie dans la vie, c’est-à-dire de prendre du temps en amoureux, de faire les voyages que nous avons tellement repoussés, et de s’autoriser à réfléchir à une autre vie professionnelle.

En parallèle de tout cela, je travaille aussi sur mon psychisme, pour faire mon deuil, digérer et accepter l’inacceptable ! Je retrouve mon corps, mon ouverture d’esprit et malgré des moments de grande tristesse, je commence à me projeter dans une autre vie.


UN NOUVEAU CHEMIN PERSONNEL ET PROFESSIONNEL

C’est après bien des réflexions, des rencontres et des échanges que je décide de reprendre des études pour accompagner les autres, devenir ce que je voulais être à 17 ans. Pas en PMA, mais dans le cheminement de leur vie. Tous ces projets donnent un nouvel élan, un nouveau sens à cette vie.

Nous sommes au printemps et j’avance à grands pas dans cette nouvelle aventure, c’est une reconstruction douce, lente, mais le bien-être que cela m’apporte me pousse à croire que c’était le bon choix. C’est d’ailleurs lors de ce même printemps que je découvre que je suis enceinte… Mon corps m’a envoyé des signaux de grossesse, mais ma tête s’est refusée à les entendre.

Je suis enceinte de deux mois, deux mois de déni ! La première échographie me fait réaliser que oui JE SUIS enceinte, et qu’un petit être, malgré tous les dysfonctionnements physiologiques de notre couple, a décidé de se nider*. C’est un moment de doute, d’espoir et encore une fois de changement de cap. Que faire alors de tous ces projets !

La grossesse est un cadeau merveilleux, mais je décide de ne plus mettre le reste de ma vie entre parenthèses et décide de poursuivre le chemin entamé !

Comme vous l’avez peut-être compris, cette histoire c’est mon histoire. Dix ans après cette aventure, j’ai deux petites filles magnifiques, Hannah et Salomé, qui ont décidé de venir seule sans aide médicale. Et côté projet, oui, j’ai continué à avancer et décidé d’aider et d’accompagner les personnes infertiles à traverser le chemin de la PMA. Chemin qui est assez initiatique, sur soi, la vie, nos aspirations.

Peut-être n’aurais-je jamais décidé d’emprunter une autre voie sans cette histoire. Peut-être ma vie aurait été différente et très heureuse aussi. Mais ce chemin je l’ai fait, et depuis plus de sept ans, je suis quotidiennement à l’écoute de ceux et celles qui font aussi ce chemin en PMA. J’ai eu une chance magnifique de pouvoir aboutir dans mon projet de maternité, et en mesure tous les jours le bonheur. Mais j’ai aussi décidé de donner un nouveau sens à ma vie de femme et me révéler dans une autre carrière pour enfin trouver ma place.

Je dis merci à mes filles d’avoir pris leur temps pour venir, cela m’a laissé le temps de cheminer, de m’interroger et de grandir. Elles connaissent l’histoire de leurs parents et se réjouissent chaque fois que l’une de mes patientes attend un enfant.

Alors de cette épreuve et cette souffrance, de ces accidents de la vie (fausses couches, grossesses complexes, interventions chirurgicales…), j’en ai fait une chance, une opportunité que je partage aujourd’hui avec les femmes, les hommes qui sont en détresse, et qui sont dans le parcours vers l'enfant»


Déborah Schouhmann Antonio

Thérapeute et coach en périnatalité (infertilité, maternité)

Thérapeute conjugale & familiale, sexotherapeute, coach de vie

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